Le premier axe consiste à mener une réflexion sur la critique, sur son histoire et son rapport à la conception architecturale ; un questionnement, aussi, sur les frontières de la critique avec d’autres formes discursives (l’histoire, la théorie). La critique suscite aujourd’hui de nombreux débats. Cependant elle ne recouvre ni une discipline, ni une pratique précise ; elle prend des formes diverses qui vont de la chronique de l’actualité, au « jugement » de la valeur esthétique ou de la valeur d’usage des projets, en passant par la construction d’interprétations « savantes ». La critique nécessite donc d’être étudiée en détail, notamment dans ses modalités mais aussi dans son rapport à la conception architecturale.
Le second axe porte sur la publication, la médiatisation, la diffusion de l’architecture. La publication est entendue dans son sens le plus large : c’est-à-dire, les livres, la presse écrite, les expositions mais aussi tous les nouveaux médias. Nous analysons ici l’importance de ces processus de médiatisation dans la constitution des positions théoriques et critiques. Nous nous intéressons à la construction de ces discours mais également à leur aspect matériel (dispositifs visuels d’une exposition ou d’un livre, l’organisation du discours dans l’espace de la page ou dans l’espace d’une exposition, etc.), et, au fond, à l’architecture de ces discours.
Le troisième axe du séminaire part de l’hypothèse que l’histoire a une histoire, qu’elle n’est pas un discours abstrait et universel mais au contraire hautement dépendant du contexte temporel où l’historien travaille et des débats théoriques et pratiques qui animent la scène de l’architecture à ce moment là. D’où la nécessité de cette approche historiographique (qui s’intéresse à la manière dont on a écrit l’histoire à chaque époque).